Si aujourd’hui, les couleurs pour les filles et les garçons sont clairement définies, au point qu’on puisse penser que la tradition remonte au Moyen-Age, la vérité est bien différente.
L’attribution du rose pour les filles et du bleu pour les garçons va même à contre-pied de la symbolique des couleurs dans la religion chrétienne. La mode enfantine ne s’est construite que dans les années 1900, aidée par la publicité.
Rose pour les filles, bleu pour les garçons : l’origine
Tout au long de l’histoire, à la naissance, l’enfant est « asexué », d’un point de vue vestimentaire. Lorsqu’il est nourrisson, il est emmailloté de la même manière. En coton, les langes de bébé ne sont pas teints et restent blancs, couleur symbolique de la pureté.
Sur la robe de baptême, un ruban rouge ou bleu était placé, pour distinguer le sexe de l’enfant. Toutefois, la tradition est opposée à la tendance actuelle. A l’inverse, le bleu est une couleur très utilisée pour les filles, en référence à la Vierge Marie. Le rouge est attribué aux garçons, en raison de la symbolique du pouvoir.
Les dates importantes sur l’évolution de la garde-robe de bébé
La mode pour enfant a peu évolué jusqu’à la fin du XIXème siècle. L’enfant porte une robe, aussi indifféremment qu’il soit un garçon ou une fille.
Ce n’est qu’au début du XXème siècle que les parents commencent à faire une réelle distinction, selon le sexe. C’est à travers quatre dates clefs que le dressing de l’enfant a profondément changé :
- 1860 : Apparition de nouvelles techniques de teinture, qui créent des couleurs pastel comme le bleu ciel et le rose pâle.
- 1870 : L’enfant commence à avoir une garde-robe, qui lui est propre en fonction de son sexe.
- 1920 : Apparition d’une vraie différence vestimentaire entre fille et garçon.
- 1930 : Les familles aisées avaient déjà adopté, depuis le début du XXème siècle, le rose pour les petites filles et le bleu pour les garçons. Le marketing ancre cette attribution des couleurs, auprès des classes populaires, à coups de campagnes publicitaires.
Le blanc, pour le baptême
Portée au quotidien par les bébés, le blanc reste la couleur du baptême, rite religieux important dans une société chrétienne. Longtemps réservé aux adultes, le baptême est accessible aux enfants à partir du XIIème siècle.
Le baptême a une importance prépondérante, à l’heure où la mortalité infantile est si élevée. Un enfant qui n’est pas baptisé avant sa mort est une âme errante, qui ne peut accéder au paradis. C’est pourquoi la sage-femme peut pratiquer un baptême d’urgence, si l’accouchement dure trop longtemps, à l’aide d’une seringue, in utero, de crainte que le bébé ne décède.
Si l’enfant naît bien portant, le baptême a lieu quelques heures après la naissance, en présence de la sage-femme, du parrain et de la marraine. Dans la plupart des cas, la mère ne peut assister au baptême de son enfant. Ce dernier est totalement immergé dans l’eau bénie, en signe de purification, vêtu d’un simple drap blanc.
Ce n’est qu’à partir du XVIIIème siècle, que disparaît le baptême par immersion et qu’apparaît le baptême par infusion. Le prêtre verse simplement de l’eau bénie sur le front de l’enfant.
L’enfant est habillé pour la circonstance, d’une robe de baptême blanche immaculée, qui représente l’innocence. Portée aussi bien par les filles comme par les garçons, elle est composée d’une robe, d’un béguin et d’une cape. Faite en matériaux nobles, la robe est brodée.
Elle est conservée comme héritage familial et se transmet de génération en génération. Certaines robes étaient même faites avec le tissu de la robe de mariée de la maman.
Aujourd’hui, les parents de garçons choisissent de plus en plus des costumes de cérémonie. Toutefois, bon nombre de parents optent toujours pour la robe de baptême, pour les enfants de moins d’un an. Attachées aux traditions, les grandes familles royales d’Europe baptisent leurs héritiers, en robe de baptême.
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