La mode bébé à petit prix

L'Histoire du vêtement pour bébé

À mettre en parallèle avec la place et le statut de l’enfant dans la société,l’histoire du vêtement de bébé a évolué au cours des siècles.

Au-delà de la fonction de protection du froid, le vêtement est différent selon le contexte (quotidien, fêtes) ou le rang social.

Le nourrisson est passé de l’objet vivant, telle une poupée, à l’enfant-roi. Avec les progrès de la médecine, on a su mieux connaître les besoins de bébé. Une fois l’emmaillotage abandonné, la mode a évolué avec l’enfant, selon ses goûts, son sexe et son âge. Aujourd’hui, colorée et amusante, elle séduit les parents et les tout-petits. Mais le vêtement bébé fille ou garçon n'a pas toujours ressemblé à celui d'aujourd'hui, loin s'en faut.

Les vêtements de bébé de la préhistoire à l'Empire

Minimaliste jusqu’au Moyen-Age, le vêtement pour enfant a changé, selon l’époque et les mœurs, se calquant sur le vestiaire des adultes et notamment des femmes.

La Préhistoire

Vetements de la préhistoire

A travers les dessins préhistoriques dans les grottes, il existe peu de représentations humaines.

On pense que les hommes nomades vivaient nus et qu’ils se protégeaient du froid, à l’aide de feuilles et d’écorces d’arbres.

Ces dernières pouvaient devenir plus flexibles, en tapant dessus avec une pierre, ce qui les transformait en une sorte d’étoffe. Les bébés devaient donc se vêtir de la même manière que les adultes.

Au Paléolithique, les hommes de Cro-Magnon portent des capes de peaux de bêtes, tuées à la chasse, qu’ils doivent tanner, afin de ne pas pourrir. La peau est raclée au silex et séchée, près du feu, ce qui permet un léger tannage.

Pour assurer la survie de bébé, vers 18000 avant JC, les femmes glissent le bébé dans des peaux d’animaux, telles que la chèvre, l’ours, à la manière d’un porte-bébé. Ce dernier est cousu avec des aiguilles à chas en os ou en ivoire. Le fil peut être en tendon animal, en cordons de cuir, en crins de cheval ou en fibres végétales. Pour isoler du froid, le porte-bébé peut être doublé avec de l’herbe ou rembourré avec du foin.

Au Néolithique, à partir de 7000 avant JC, l’homme préhistorique se sédentarise et utilise la laine du mouton ou de la chèvre, sans tuer l’animal. Les bébés pouvaient donc porter des vêtements de feutre, avec de la laine qui avait été humidifiée, écrasée et pressée avec une pierre. Les premiers vêtements apparaissent, grâce aux métiers à tisser et à l’usage de plantes tinctoriales.

L’Antiquité

Au cours de l’Antiquité, le tissage atteint son âge d’or. L’invention du métier à tisser permet de fabriquer des pièces de tissu en coton, en lin, en chanvre, pour habiller les enfants, suivant les régions, comme le montre ce mythique fragment de vase, de Pénélope, devant son métier à tisser, datant de 440 avant JC.

Bébé durant l'antiquité

 

L’Egypte ancienne

Du temps des Pharaons, les enfants égyptiens étaient placés sous la protection de la divinité Bastet, représentée par un chat.

Même si le peuple égyptien maîtrise bien les techniques de tissage et de broderie, les enfants vivent nus jusqu’à l’âge de 4 ans et ne portent qu’un collier protecteur autour du cou, pour protéger du mauvais œil, en référence à la déesse égyptienne.

L’enfant ne porte ni coiffure ni parure. Il a la tête rasée, qu’il soit une fille ou un garçon.

Il ne porte qu’une tresse sur le côté du crâne, jusqu’à l’âge de la puberté. La tresse sur le côté, en Egypte ancienne, est d’ailleurs le symbole de l’enfance, pour représenter une divinité ou un pharaon enfant, en sculpture ou en gravure.

Rome au temps de la Cité

Emmaillotement avec bandesAu temps de la Rome Antique, la société est très hiérarchisée, selon son statut dans la cité. La cellule familiale est totalement placée sous l’autorité du pater familias.
À la naissance, l’enfant reçoit des soins pour son nombril, avec un linge imbibé d’huile, aidant à la cicatrisation. Ensuite, il est emmailloté, selon deux techniques :

  • L’emmaillotement en spirale
    L’enfant est enroulé dans des bandelettes en coton ou en lin. Ces dernières sont maintenues par une cordelette. Avec une forme de cône, dont les pieds forment une pointe, le corps du bébé est maintenu fermement.
  • L’emmaillotement en rectangle
    L’enfant pouvait être emmailloté et maintenu à son berceau, avec des bandes, afin d’éviter une chute. Le lit pouvait être fait en paille, en bois ou en vannerie.

Partie intégrante de l’éducation romaine, l’emmaillotement a une signification particulière. Les Romains considèrent l’enfant proche de l’état animal.

En emmaillotant le bébé, il passe de la position fœtale à la verticale, ce qui l’humanise.

Emmaillotement en spirale

Les règles de cette technique sont énoncées par Soranos d'Ephèse (médecin du IIème siècle après JC), qui écrit un précis de gynécologie, sur les maladies des femmes, De arte morbisque mulierum. Le protocole est le suivant : chaque membre, ainsi que le tronc, étaient couverts d’une bande en laine.

Entre les membres, on plaçait des tampons de laine, pour éviter le frottement, puis une large bande enroulait l’ensemble du corps. Un morceau de tissu couvrait la tête.

Pour un futur citoyen romain, 10 jours après sa naissance, les parents de l’enfant organisent une cérémonie de purification, au cours de laquelle le père reconnaît ou non l’enfant.

S’il est reconnu, il reçoit la bulla, un collier avec un pendentif, en forme d’amulette, qui protège du mauvais sort. Cet insigne d'une naissance libre peut être soit en or, pour les familles riches, soit en cuir pour les personnes les plus modestes. Les garçons la portaient jusqu'à 17 ans et les filles, jusqu'à leur mariage.

Si l’enfant n’est pas reconnu, le père pouvait soit l’abandonner, soit le tuer, en tant que titulaire de la patria potestas.
À partir du moment que l’enfant sait marcher, il peut porter la toge prétexte, blanche avec une bande pourpre, jusqu’à 16 ans.

Du temps de la Gaule

Même si on ne dispose que de très peu d’informations sur l’habillement des bébés en Gaule, on sait que le bébé est emmailloté, à la romaine. De larges bandes sont enroulées autour de l’enfant. Dans les sépultures d’enfants, les archéologues ont retrouvé un anneau métallique croisé, qui servait à maintenir l’emmaillotement.

À la naissance, l’enfant doit être protégé, en portant des amulettes. Pour vérifier s’il est maudit, ce dernier est placé sur un bouclier, dans l’eau de mer. S’il coule, cela veut dire qu’il est en proie au mauvais œil. S’il flotte, l’enfant est admis dans la famille.

Mosaique gauloiseLes Gaulois utilisaient des matières comme la laine, le chanvre, le cuir, la fourrure et surtout le lin, pour se vêtir. Ils portaient des boutons en os, en cuir ou en émail. Ils maîtrisent les techniques de tissage, ce qui leur permet d’avoir des habits à carreaux ou à rayures.

Les Gaulois étonnent les autres peuples, par leur maîtrise de teinture. Avant d’être teint, le tissu subit un mordançage : il est plongé dans un liquide chargé de sels métalliques. Cette étape préalable permet de fixer la couleur.
Le tissu est chauffé dans une décoction de plantes tinctoriales, comme la garance, pour les tons bruns.

Dès que l’enfant sait marcher, il porte une tunique appelée tunica, qui est une sorte de robe avec ou sans manches, qui s’arrête au niveau des genoux. Pour le protéger du froid, il peut se couvrir d’un manteau en forme de cape, le cucullus, avec un capuchon en pointe, des bas et des chaussons de laine.

Le Moyen-Age de 496 à 1517

bébé au moyen-âgeLe Moyen-Age est une période hostile à l’enfance. La mortalité infantile est très élevée. Les enfants et notamment les nourrissons sont les premières victimes des épidémies et les maladies, qui font rage à l’époque.

De 0 à 1 an, l’enfant est emmailloté. Au-delà des bandes serrées autour du corps de l’enfant, ce dernier ne forme qu’un bloc rigide, car les parents ou les nourrices placent des planches de bois dans le maillot. Les bouts de bois sont placés pour maintenir les membres droits et sont censés éviter les malformations.

Les maladies de peau sont très fréquentes et notamment l’érythème fessier. L’enfant n’est jamais lavé, en raison des croyances sur l’eau, qui pourrait véhiculer des maladies. Il passe plusieurs heures voire quelques jours dans le même maillot, ce qui entraine une macération de l’urine et des excréments. Quand l’enfant est changé, du beurre ou de l’huile lui sont passés sur le corps, pour éliminer les traces de souillure.

Le bébé quitte l’emmaillotement progressivement. On lui libère un bras, puis l’autre. Les jambes sont lâchées en dernier.
Dès l’acquisition de la marche, vers 1 an jusqu’à 7 ans, l’enfant, qu’il soit une fille ou un garçon, porte une longue robe, sans sous-vêtements.

Les Temps modernes de 1517 à 1789

La France connaît des guerres de religion et est surtout marquée par l’apogée de la royauté, à cette période. Pour respecter l’ordre de succession, le pays connaît des périodes de régence, lorsqu’un enfant est trop jeune pour monter sur le trône. C’est au travers des peintures que l’on découvre les habits des bébés, durant cette période historique.

La Renaissance

Enfants à la RenaissanceDans la continuité du Moyen-Age, le nourrisson est toujours emmailloté, très serré, de manière à maintenir ses membres très droits.
Au XVIe siècle, à partir d’un an, le vêtement a pour vocation d’être élégant. Le vestiaire de l’enfant est féminisé. Les enfants, filles et garçons, sont habillés en robe.

Les enfants n’ont pas sur leurs robes les éléments pour sculpter la silhouette, comme des cerceaux, une crinoline et un corset, pour les femmes. Néanmoins, la robe très couvrante doit être longue et descendre jusqu’aux chevilles. Les manches sont bouffantes.

Pour les familles les plus riches issues de la noblesse et de la bourgeoisie, les robes sont taillées dans des tissus nobles comme la soie, le velours et les dentelles ( On est loin des robes pour bébé actuelles)

La fraise est la pièce maîtresse de la garde-robe d’un adulte à la Renaissance, qui indique son rang social. Cette collerette mixte est faite de plusieurs mètres de tissu plié, dont la confection demande un réel savoir-faire.

Les enfants ne portent pas de fraise. Toutefois, comme le vestiaire de l’enfant est une copie de celui de l’adulte, l’alternative à la fraise est le col plat ou plissé pour bébé.

La tête du bébé est toujours couverte de plusieurs épaisseurs, afin de protéger ses os mous du crâne. Au XVIème siècle, les enfants portent un béguin qui se noue sous le menton, auquel on ajoute un bonnet.

Bébé et enfants à l'époque de la renaissance

La Renaissance est marquée par l’abandon des enfants, par les familles les plus pauvres, aux porches des églises, dans les orphelinats. Avec des conditions de vie rudes, les enfants sont habillés avec des robes en coton ou en lin. Pour les protéger du froid, les bébés portent un châle en laine.

La Monarchie absolue

Louis 14Le règne des différents rois de France a laissé de nombreuses traces sur le mode vestimentaire des enfants, à travers des peintures. Après l’emmaillotement traditionnel jusqu’à 1 an, tous les enfants issus de la royauté ou du peuple portaient tous des robes longues et des bonnets, quelque soit leur sexe. La robe était bien plus pratique jusqu’à l’acquisition de la propreté.
Sur le portait d’Anne d’Autriche, reine de France, Louis XIV enfant ressemble à s’y méprendre à une fille.

Au cours du XVIIIème siècle, sous l’influence de grands penseurs tels que Jean-Jacques Rousseau, le vêtement pour enfant commence à évoluer vers un habit pratique et confortable.

Pionnier, il cherche à libérer le corps des enfants. Il fait déjà le lien entre le sport et une bonne condition physique.

Le philosophe, dans son ouvrage Emile ou de l’éducation qui est un traité dans l’art de former les hommes, prend position contre l’emmaillotement : "Point de têtières, point de bandes, point de maillot; des langes flottants et larges, qui laissent tous ses membres en liberté, et ne soient ni assez pesants pour gêner ses mouvements, ni assez chauds pour empêcher qu'il ne sente les impressions de l'air".

De plus, Jean-Jacques Rousseau condamne fermement la mode de l’époque qui entrave les mouvements des enfants, les empêchant de bouger à leur guise : "Les membres d'un corps qui croît doivent être tous au large dans leur vêtement; rien ne doit gêner leur mouvement ni leur accroissement, rien de trop juste, rien qui colle au corps; point de ligatures. L'habillement français, gênant et malsain pour les hommes, est pernicieux surtout aux enfants." Selon lui, l’enfant est "esclave de son habit doré".

Vetement enfants durant la monarchie

Si les filles restent en robe, ce n’est qu’à partir de 3 ou 4 ans que les garçons portent un habit différent. Ils sont habillés d’un costume de matelot, composé d’une veste droite et d’un pantalon à pont. En France, c’est la reine Marie-Antoinette qui lance la mode de vêtir les petits garçons de la sorte, avec son fils, le premier Dauphin Louis-Joseph-Xavier, en 1785.

L’Empire

Au XIXème siècle, le bébé reste emmailloté de la naissance, jusqu’à l’acquisition de la marche. Cette technique commence à évoluer et s‘assouplir : les planches de bois pour maintenir bien droits les membres de l’enfant, sont devenues désuètes. Les enfants portent des robes cache-maillots, qui ressemblent à une robe de baptême. Brodées et faites de dentelle, ces robes peuvent être très longues, entre 80 cm et 1 m.

Enfants époque Empire

De 1 à 10 ans, filles et garçons sont habillés en robe anglaise sur une pantalette, avec une cape en laine. De coupe ample, la robe est resserrée à la taille, avec une ceinture nouée, sous la poitrine et des manches ballon.

La différence entre fille et garçon n’est pas visible au premier abord, d’autant que les enfants ont des cheveux longs, quelque soit leur sexe.

TOUTE L'HISTOIRE DE LA MODE BÉBÉ

 

Par Christine Richard


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