Conseils Bébé & Grossesse

Rouler à vélo enceinte : des témoignages et conseils de futures mamans

Faire du vélo pendant la grossesse n’est pas une évidence… cela peut sembler naturel dans des pays où la bicyclette est vraiment une petite reine (Hollande, Danemark, Allemagne), mais en France, on voit peu de futures mères pédaler.

Pourtant, les médecins encouragent la pratique d’une activité physique régulière tout au long de la grossesse, en particulier des sports doux (marche, vélo, natation, yoga).
Nous avons recueilli le témoignage de trois femmes qui ont roulé à vélo pendant leur grossesse et qui partagent avec nous les avantages, les inconvénients, et tous leurs conseils pour bien vivre la maternité à vélo.

Avant propos

L’idée de recueil de ces témoignages de clientes nous est venue après la lecture de deux pages de conseils, informations et avis publiées par le site Cyclable. A toutes celles qui se posent des questions sur leur pratique du vélo enceintes et après l’accouchement, nous en conseillons très vivement la lecture :

Continuer à rouler à vélo enceinte
Le vélo après l’accouchement

Isabelle, ou la maternité à vélo :

« J’ai vécu mon rapport au vélo de façon très différentes pour mes deux grossesses : lorsque j’étais enceinte de mon aîné, j’habitais en ville, j’étais très active et en pleine forme et j’ai continué à faire du vélo tous les jours.

Je me souviens que jusqu’au bout, je me rendais à la séance de préparation à l’accouchement à vélo.

Le regard de mes proches était inquiet et parfois réprobateur, sur le fait que je ne mette pas pied à terre avec mon ventre rebondi. Les passants réagissaient parfois de façon négative. Et je m’étonnais que les autres femmes enceintes avec qui je participais à ces séances soient beaucoup plus « au ralenti » que moi, qui restais très mobile, en particulier grâce au vélo.

Mon dernier moment à vélo lors de cette grossesse ? Quelques heures avant de partir à la maternité. Je me revois poser pied à terre le temps de laisser passer chaque nouvelle contraction.

Pour ma deuxième grossesse, j’ai roulé avec mon fils aîné dans un porte-bébé à l’arrière, mais je me suis arrêtée plus tôt. J’ai aussi mis plus de temps à remonter en selle après la naissance de ma fille, mais le plaisir est rapidement revenu, surtout lorsque j’ai adopté le vélo cargo, un vélo complètement addictif ! »

Laëtitia, ou l’importance d’écouter son corps

« C’est mon premier bébé. J’ai commencé le vélo il y a un an environ. Avant, j’avais toujours rêvé d’aller au travail à vélo mais cela n’était pas possible car la distance était trop importante. Je suis institutrice et l’an dernier, je me suis rapprochée de l’école où je travaille. J’ai donc pu faire tous les trajets à vélo au quotidien.

Enceinte, cela m’a semblé une évidence de continuer à pédaler… mais pour mes collègues, un peu moins ! Dès le 2ème mois de grossesse, elles me disaient « il faudrait peut-être que tu songes à arrêter… ». Pour l’instant, j’en suis au 5ème mois et je me sens en forme, donc je continue. J’ai la chance d’avoir un vélo vraiment adapté, type vélo hollandais avec un cadre col de cygne. Je peux donc l’enjamber facilement et j’ai le dos assez droit, ce qui est confortable.

Physiquement, je suis plus essoufflée qu’avant, et lorsque je pédale en danseuse, je tiens moins longtemps. Par contre, l’avantage, sur un vélo, est que l’on ne sent pas le poids de son corps, alors qu’au fur et à mesure de la grossesse, on pèse de plus en plus. C’est plus confortable et plus rapide que la marche, sauf dans les cotes !

Du côté de ma sage-femme, elle ne m’a pas fermement déconseillé le vélo mais elle m’a aussi suggéré de m’arrêter… on parle beaucoup du risque de chute, mais on peut aussi tomber dans les escaliers ou dans la baignoire !

Globalement, dès qu’on annonce sa grossesse, les gens n’arrêtent pas de nous dire ce qu’il ne faut pas faire… et c’est souvent paradoxal : par exemple, on nous dit qu’il faut faire du sport pendant la grossesse, mais seulement des activités où on ne bouge pas vraiment… Je ne fais évidemment pas faire du VTT et sauter des bosses, mais rouler au quotidien, en adaptant le rythme, cela me semble naturel.

Le plus important, c’est de bien se connaitre et de s’écouter. Par exemple, je m’autorise à ne faire que l’aller et à reprendre mon vélo le lendemain pour le retour, afin de ne pédaler qu’une demi-heure au lieu d’une heure. Je continue à vivre comme avant mais j’aménage mon quotidien. J’arrêterai de rouler à vélo quand je sentirai que c’est le moment…. Et je me suis déjà renseignée pour la suite : on m’a conseillé une remorque ou porte-bébé pour vélo quand mon bébé sera assez grand ! »

Céline, le vélo loisirs, pendant toute la grossesse

« Pendant toute mes grossesses, j’ai pratiqué le vélo lors de mes loisirs. Sportive de nature, j’ai pu faire de longues sorties de 2 h à 3h le week-end jusqu’au 7ème mois de grossesse. Petit à petit, ces randos à vélo ont laissé la place à de plus petites balades de 40 minutes.

Une fois en congés maternité, j’avais repéré un tour à vélo sur piste cyclable d’une vingtaine de kilomètres. J’enfourchais mon vélo 4 à 5 fois par semaine et le parcourais dans un sens ou dans l’autre. C’était un temps pour moi, un moment de liberté, une forme de communication à 3 : mon enfant à venir, le vélo et moi-même !  Lorsque que j’étais enceinte de mon deuxième enfant, je mettais mon fils de 2 ans ½ dans la remorque, le convoi était encore plus agréable et ludique !

J’avais la chance de ne pas avoir un trop gros ventre et n’étais vraiment pas gênée pour pédaler. J’en avais bien entendu parler avec mon médecin au préalable qui m’avait dit de bien rester à l’écoute de mon corps, de ses limites.

J’ai vraiment apprécié les bienfaits de l’activité physique pour le femme enceinte : cela me permettait de travailler mon souffle, de muscler mon périnée, de bien positionner mon dos et aussi de mettre en pratique certaines techniques découvertes lors de séances d’haptonomie… bref globalement une source d’énergie très positive !

De plus, atteinte de diabète gestationnel dès les premiers mois de grossesse, je devais faire attention à mon alimentation. La pratique du vélo de façon régulière a été pour moi un excellent moyen de réguler mes glycémies sans avoir à trop me priver (mes envies de chocolat…). Je devais mesurer mon taux de sucre avant et après chaque repas : de façon évidentes les glycémies étaient bien meilleures lors des journées pendant lesquelles j’avais fait du vélo. Les médecins alertent aussi les mamans qui souffrent de diabète gestationnel sur les risques de donner naissance à de gros bébés. Cela n’a pas été le cas de mes 3 enfants qui étaient de beaux bébés…et qui sont devenus… de bons cyclistes ! »

En conclusion

En France, la pratique du vélo par une femme enceinte inquiète plus souvent l’entourage qu’elle même. Évidemment il faut redoubler de vigilance dans la pratique, mais la plupart des femmes n’ont pas le côté parfois casse-cou de certains hommes, même sans être enceinte elles sont souvent bien plus prudentes.
Et puis n’oublions pas, être enceinte n’est pas une maladie. Nous déconseillons forcément le saut à l’élastique ou le hockey sur glace féminin durant la grossesse, mais le vélo pratiqué normalement n’est pas plus risqué que la marche à pied. Arrêtez tout le même le VTT de descente en montagne, mais ça vous y aviez pensé…

Et vous, avez-vous continué le vélo pendant votre grossesse ? Quels sont les bénéfices que vous en avez tiré ?

Pour completer : l’avis d’un coach sportif sur Passeportsanté.

Pour celles qui veulent aller plus loin et se lancer de manière un peu plus sportive dans le vélo tant qu’elles y sont, vous trouverez de super cuissards et autres tenues chez Poli.
Ils vendent en direct mais ce sont aussi des fabricants et concepteurs de tenues cyclistes, ils font même des maillots pour les vrais champions. Alors vous n’allez peut-être pas faire le tour de France, mais même en amateur éclairé on peut aimer avoir le matériel qui va bien pour exercer son sport préféré.

 

 

10 réflexions au sujet de « Rouler à vélo enceinte : des témoignages et conseils de futures mamans »

  1. Merci pour cet article. Cela me servira lorsque moi aussi je serai enceinte.

  2. J’avoue que faire du vélo pendant la grossesse m’inquiète à moi aussi mais apparemment aucun risque.
    Je vais essayer d’en faire pendant ma prochaine 😉
    merci pour l’article

  3. Bonjour,

    J’en suis au septième mois de grossesse et je vais encore tous les jours à mon travail à vélo (environ 20min à travers Strasbourg). Je suis bien sûre très prudente et je prends le temps qu’il faut. C’est tout de même très agréable de pouvoir se déplacer rapidement et librement sans prendre la voiture !

  4. J’attaque mon 8eme mois de grossesse (1er bébé), et je continue mes trajets quotidien à vélo.
    Deux fois 6km par jour et tout va très bien. J’ai la chance d’avoir une grossesse sans complication médicale.

    Je me dis qu’il est peut être temps d’arrêter, mais plus à cause de la pression autours de moi que par besoin physique.
    Bien au contraire : je me sens très bien sur mon vélo !
    Ca me fait du bien de me dépenser physiquement un peu chaque jour. Je suis habituellement sujette au problème de jambes lourdes, mais cela se passe plutôt bien pendant ma grossesse et je suis convaincue que le vélo y est pour beaucoup !

    Alors bien sur, je vais (beaucoup) plus lentement qu’avant, j’ai modifié mon trajet afin de limiter les voies rapide (je circule dans Lyon) par précaution. Mais voilà 15 ans que je fais du vélo quotidiennement en ville et je ne suis jamais tombée.

    Ca fait du bien de lire ces témoignages : je me sens plus libre de continuer mes trajets à vélo.

    Je souhaite à toutes celles qui veulent continuer le vélo pendant leur grossesse de pouvoir le faire. Ecoutez vous, écoutez votre médecin, en mettant de côté le « risque de chute » qui effraie tout le monde : c’est vous et vous seule qui pouvez l’évaluer en fonction de votre pratique du vélo, de vos habitudes et de votre trajet.

  5. Quel plaisir de vous lire! A 7 mois et demi, je continue moi aussi mes trajets quotidiens à vélo. J’ai cédé au métro il y a un mois à cause de la pression de mon entourage, résultat stress, mal de dos et pic de prise de poids! Je suis remontée en selle et quel soulagement: je me sens plus légère de corps et d’esprit, et plus de mal de dos.
    J’ai évidemment adapté mon trajet, je roule lentement, jambes légèrement écartées, dos droit, j’ai investi dans une ceinture qui maintient le ventre pour amortir les petits chocs et je m’écoute.
    Je n’ai eu aucune contre-indication de mon médecin à l’hôpital qui m’a dit de me faire confiance et les encouragements de mon ostéo.
    Bonne route à toutes!

  6. Merci pour cet article ! Je me sens très bien en vélo, mon trajet est hyper sécurisé car voie douce empruntée uniquement par les vélos (mêmes les piétons ont leur propre voie). En hiver il n’y a pas grand monde. Cela me fait respirer, me déstresse, me réveille, me délasse. Ayant une activité professionnelle très sédentaire c’est le seul moment où je suis un peu mobile. Bref, je sens bien que cela me fait du bien. Alors oui, depuis quelques temps je vais plus doucement car je m’essouffle plus vite, et je fais attention dans les petites montées car je sens que cela sollicite le plancher pelvien. Peut être même que je vais bientôt marcher à côté du vélo pour la petite montée nécessaire pour sortir des quais.
    Je ne m’attendais cependant pas à une telle pression de l’entourage ! Sage femme, personnes que l’on ne connait à peine, compagnon… Comme si l’on n’était pas capable de ressentir ce qui est bon pour nous. Bien sur que si je sens le moindre souci et que je sens que le vélo me fait plus de mal que de bien j’arrêterai. Pour l’instant ce n’est pas le cas, et j’aimerais que l’on ME FOUTE LA PAIX !!!

    Bref, merci de ces témoignages, on se sent un peu moins seule…

  7. Merci pour cet article
    Je suis rassurée de savoir que je ne suis pas la seule à aimer faire du vélo pendant ma grossesse.
    Je suis à mon 8 eme mois de grossesse et j’espère pouvoir en faire jusqu’à mon accouchement. Je ne savais pas que cela était conseiller pour les jambes lourdes. Surtout que pour les 2 premières grossesse j’ai fait de la rétention d’eau.
    Je vais certainement réduire les distances pour ménager bb.
    Je n’arrive plus à faire plus de 18km mais c’est toujours un plaisir d’en faire.

  8. Merci pour cet article
    Lors de ma 1ère grossesse, j’ai arrêté le vélo suite aux « risques de chute » dont tout le monde parlait. J’étais frustrée mais je pouvais aller à la piscine pour me dépenser un peu.
    Lors de ma 2ème grossesse, j’avais cette envie irrésistible de pédaler. Entre temps, j’avais investi dans un vélo électrique, à cause du fort dénivelé sur le trajet domicile-travail. Eh bien, ça m’a bien servi ! J’ai pu continuer jusqu’à l’accouchement, et le 1er à l’arrière. Quel plaisir.
    Par contre, je me pose la question du post accouchement… Qu’en pensez-vous ? Faut-il attendre d’avoir musclé son périnée ?

  9. Quel plaisir de lire cet article et tous les commentaires avec retour d’expérience ! Je pratique le vélo de ville depuis des années et je ne prends jamais les transports en commun. Aujourd’hui je suis enceinte de 4 mois et je me sens toujours aussi bien en vélo ! Par contre mon conjoint me met la pression tous les jours pour que j’arrête… il a peur de la chute et j’ai beau avancer tous les arguments possibles pour le rassurer il n’y a rien à faire … j’ai réussi à négocier un délai.. jusqu’à 5 mois de grossesse. Mais c’est tellement difficile psychologiquement pour moi. J’espère que j’arriverai à le faire changer d’avis !

  10. Merci , cela me rassure adepte du vélo je n’osais pas. Vous me confirmer sur le fait de bouger pour le plaisir. Je suis à mon deuxième mois et encore de bon moments a profiter en vélo!

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